Reflexions, perspectives, ...

Les étiquettes, c’est la vie

etiquette relousDe façon tout à fait littérale s’entend. C’est à dire que c’est grâce aux étiquettes (qui sont des schémas de pensée) que notre espèce a survécu et prospéré. Le fait de donner des noms à des groupes – ou des séries d’événements – s’étant révélé être une stratégie évolutive efficace, notre espèce l’a donc conservé au fur et à mesure de son développement au sein même de son architecture cognitive.

En soi, ces étiquettes permettant d’identifier de possibles répétitions selon des critères spécifiques ne sont ni bonnes ni mauvaises. Elles sont. Et elles sont utiles, surtout, dans le sens où elles nous permettent d’interagir de façon rapide et performante avec notre environnement en monopolisant un minimum de ressources cérébrales. Ensuite, on peut décider de greffer des questionnements éthiques sur ce processus.

etiquette enfoires de hippiesÇa veut dire, par exemple, que ces étiquettes peuvent nous permettre d’identifier un danger et de prendre la fuite avant de risquer notre vie, ou de repérer des fruits mûrs, voire d’identifier certains signes d’un racisme latent dans le discours d’une personnalité politique par exemple.

Le tout, parce que notre cerveau fonctionne en faisant des tas. Des tas plus ou moins détaillés selon l’expérience que l’on a d’un domaine, certes, mais des tas néanmoins (ou des tiroirs, des répertoires, des bibliothèques ou autres métaphores imagées pertinentes).

Là où nous pouvons intervenir n’est pas tant dans la formation de ces tas que sur la façon dont nous traitons les informations qu’ils nous proposent. C’est à dire que lorsque que des associations d’idées nous viennent en tête, si l’on garde à l’esprit que cette vision est issue du fonctionnement de notre cerveau et non de la réalité objective (qui n’existe pas de toute façon), on garde un certain recul sur notre propre interprétation ainsi que la possibilité de se remettre en question.

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Accessoirement, nous ne sommes pas la seule espèce dont les croyances, en plus de la vie quotidienne, repose sur ce fonctionnement du cerveau : les singes peuvent présenter ce même type de biais cognitifs.

Avoir des étiquettes n’est pas néfaste ni signe d’une infériorité intellectuelle ; c’est le fait de considérer nos étiquettes personnelles comme vérités générales applicables au monde entier qui revient vite à vouloir faire rentrer toutes les figures géométriques possibles dans une seule découpe bien carrée.

Donc avoir des étiquettes recouvrant des réalités plus ou moins floues comme « religion » , ou « paganisme » n’est pas stupide tant qu’on ne refuse pas de considérer les pratiques du voisins comme « réelles » sous prétexte qu’elles ne rentrent pas dans nos propres cases personnelles.

En résumé : oui aux étiquettes, non à l’immobilisme cérébral. Le cerveau est plastique, profitons-en !

PS : source des images ici !