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« Purification : Principes & Méthodes », un livre d’Arnaud Thuly

source de l’image : le site de l’auteur
  1. L’auteur un peu rapidement
  2. La purification
  3. Le livre
  4. Bilan
  5. Bonus : – et +
  6. Informations pratiques

1. L’auteur un peu rapidement

Arnaud Thuly c’est un nom plutôt très connu dans le milieu ésotériste francophone, donc mettons qu’on ne va pas s’étendre 150 ans sur son parcours. Grossièrement : on lui doit l’Alliance magique (2004), anciennement boutique / forum et désormais maison d’édition depuis 2015 (j’ignore si l’on peut parler de « glow up » car je suis une personne âgée mais ça dénote en tout cas une capacité d’adaptation certaine).

Ces courts paragraphes n’ont de fait pour vocation que de présenter rapidement le monsieur au cas où des curieuses et curieux nouvellement débarqués (salut, bienvenus ! ) n’auraient pas encore eu le temps de farfouiller de ce côté des internets ésothégeeks.

En dehors la maison d’édition, il gère notamment Portail Ésotérique, où il publie des articles ainsi que des avis sur des boutiques, en plus d’une chaîne youtube où il organise des live, parle de pratique (notamment dans un contexte de maladie) et donne des conseils ou des râlages sur les excès de certains.

2. La purification

Dans le contexte qui nous occupe, la purification désigne la pratique dont l’objectif est d’ôter un élément hétérogène d’un environnement où on estime qu’il n’a pas sa place, afin de retrouver un environnement aussi pur (homogène) que possible. Il n’est pas ici question de démons, souillure, illumination, etc. mais bien d’une activité motivée par le jugement d’une personne.

On peut souhaiter purifier en profondeur son lieu de vie mais pas le collier de grand-mamie, de même, s’il y en a pour préférer se purifier avant une prière ça n’est toutefois pas le cas de tout le monde, etc. il n’y a pas de lois sur le sujet.

Thuly aborde ici différentes techniques de purification possibles, en les classant en trois catégories distinctes selon l’impact qu’elles ont sur l’énergie : la purification par absorption, par dégagement et par transformation ; ainsi que leur environnement d’exploitation : des lieux, des objets, des êtres vivants. Sur la page de chaque technique figure également une représentation aisément lisible de son effet sur les énergies résiduelles, les charges et les entités ainsi que de la durée dans le temps nécessaire à son efficacité (lesquels concepts sont explicités dans une première partie).

3. Le livre

Structurellement, le livre est donc divisé en deux : une première partie consacrée à l’approche théorique et une seconde à des exemples pratiques. Le sommaire est bien détaillé et permet à celleux visant un point théorique spécifique ou une technique particulière de trouver immédiatement la page qui s’y rapporte. Accessoirement, le livre fait moins de deux cent pages et peut donc séduire par son esprit de synthèse celleux qui goûtent modérément aux pavés. De plus, la dernière section de la partie pratique est consacrée aux « dérives » et peut permettre aux plus enthousiastes de s’éviter quelques mésaventures.

Malheureusement, s’il comprend une bibliographie en fin d’ouvrage, les recherches mentionnées ne sont toutefois pas sourcées et l’ouvrage ne semble pas pensé de façon à ce qu’il soit aisément possible de se référer à ces dernières.

Dans son contenu, le livre ne vante aucun courant ni ne fait la publicité d’une vision spécifique et me semble donc être plus atemporel et approchable par tous que d’autres ouvrages pouvant être très calibrés pour un public plus précis : wicca, reiki, ou autre. Non qu’il y ait quoique ce soit de mal à se pencher sur les techniques de purification propres à un mouvement donné, mais avoir une idée d’ensemble ne peut pas faire de mal.

4. Bilan

En somme : c’est un bon panorama, accessible, idéalement conçu pour qu’on intègre la partie théorique avant la pratique sans pour autant que cela soit indispensable. Un bon outil pour débuter et / ou expérimenter en ce qu’il y invite sans toutefois orienter ses lecteurs vers des pratiques dangereuses. Il est d’ailleurs possible de démarrer sans matériel grâce aux exemples de visualisations fournis.

5. Bonus : – et +

Un manque de contextualisation parfois un peu frustrant, amené par des énoncés tels quels que : « Longtemps considéré […] », « Véhiculée depuis des siècles » (p 19), « Employée depuis des milliers d’années à travers le monde entier« (p 63), « Utilisé depuis des milliers d’années tant pour la purification que pour la protection, le sel n’en véhicule pas moins une incroyable quantité de superstitions, certaines fondées et d’autres issues de l’incompréhension voire du détournement de certains phénomènes. » (p 117), « L’eau bénite (bénite correctement, donc de plus en plus rare à trouver, même dans les églises) possède un efficacité rajoutée. » (p 126), etc.

En effet, quelques dates (ou à tout le moins une échelle temporelle : plutôt Euripide ou Allan Kardec ? ), exemples (bénie comment, utilisée dans quelles cérémonies, par qui, etc.), zones géographiques auraient été bienvenus, d’autant que ces informations sont présentées dans la section consacrée aux ablutions : « Les ablutions font très certainement partie des plus vieilles formes de purification connues. On retrouve des traces de telles pratiques voilà plus de 5000 ans au moyen-orient et en orient, et une propagation par les Grandes Religions au fil des siècles. » (p 151). Même si là également le lectorat pourrait souhaiter une petite source, il y a au moins matière à commencer une recherche par ses propres moyens.

Aussi, avoir d’autres exemples que la sauge aurait pu être intéressant. J’ignore s’il n’existe pas d’étude en dehors de cette espèce ou si c’est une question de place au sein de l’ouvrage, mais aussi fabuleuse que soit cette plante, il n’est peut-être pas impossible d’en trouver des équivalents qui ne fassent pas peser le poids de la consommation des ésothégeeks sur elle seule.

Gros plus pour tacler le mythe selon lequel certaines pierres, dont les obsidiennes noires, ne se chargeraient pas. J’ignore si les personnes participant à la diffusion de cette idée le font par simplification (auquel cas même en étant de bonne volonté ça reste un mensonge) ou ignorance (je ne jette pas de cailloux mais nous gagnerions tous à tester nos affirmations avant de les rendre publiques), mais ces carabistouilles restent agaçantes.

Gros plus également pour l’honnêteté de l’auteur, qui ne se cache pas de ne pas avoir réponse à tout ni d’avoir parfois pu faire preuve d’un peu de dérision envers une technique lui semblant saugrenue avant de revenir sur son jugement par la suite : « Quant à savoir précisément ce qu’est une information, j’avoue humblement ne pas avoir la réponse à ce jour » (p 44), « La première fois que l’on m’a parlé de cette méthode [de purification par la bière], j’avoue humblement avoir beaucoup ri et pris cela à la légère, y voyant une nouvelle fois l’une des multiples dérives modernes que nous constatons hélas régulièrement. » (p 169) pour ne citer que quelques exemples.

6. Informations pratiques

ISBN : 2367360057
Prix : 12€ (6,90€ en format poche, depuis mars 2020 si j’ai tout compris)
Année de publication : 2013
Pour aller voir le livre sur le site de la maison d’édition

P.S. : Je n’ai pas compris pourquoi la purification « par séquestration » était nommée ainsi, si quelqu’un sait, ça m’intéresse !